Coincés, pressés dans les couloirs morbides, les clients de la STIB courent puis s’écrasent contre les nouvelles portes électriques.
Mmmmh, le métro bruxellois…petit laboratoire élaboré du contrôle qui trace comme la fumée des avions dans le ciel, nos gestes et nos trajets… qui place ses oeilletons voyeuristes et ses agents multiples pour traquer les fumeurs, les fraudeurs, les mendiants et faciliter les rafles de sans-papiers
Pour entrer dans la danse sans financer cette merde, je m’approche doucement d’une dame qui sort sa petite carte moucharde et m’apprête à passer avec elle.
C’est bondé. Une vieille femme grogne dans le sas à poussettes: la deuxième porte ne s’ouvre pas. Elle est coincée et c’est des plus désagréable.
Soudain, comme une foudre passe un homme qui rapide et discret, pose une main à côté de l’armée des portiques… et tout s’ouvre…
Etonnement général. Les regards se rencontrent, incrédules, puis le bouchon explose, laissant jaillir la foule qui s’engouffre entre les portes béantes, vers les rames du métro. D’aucun consciencieusement feront malgré tout biper les affreuses bornes.
Je m’élance à la poursuite de l’éphémère libérateur pour lui demander quoi comment qu’est-ce.
Pressé et quelque peu embarrassé il tourne cependant les talons pour m’expliquer et me dévoiler son astuce. Il me montre un petit boitier contenant un gros bouton vert.
– J’ai travaillé pour eux. J’en fais profiter les autres quand je suis pressé.
– Merci
La dame coincée dans le sas étouffant en fut ravie et soulagée.
Ce jour là, pas d’alarme. Depuis, quand il n’y a pas de bonshommes rouges trop zélés, moi aussi je diffuse la technique, même si ça sonne un peu, je me glisse dans la foule et fuuit!