Depuis quelques mois, la station de métro Bockstael -comme toutes les autres stations bruxelloises- a subi l’installation de portiques qui filtrent les entrées et sorties des voyageurs. Mais avec la découverte -rapidement partagée- d’un bouton de sécurité, les portiques se retrouvent bien plus souvent ouverts que fermés. En poussant ce bouton, l’ensemble des portiques s’ouvrent instantanément et tout le monde peut entrer sans soucis. En poussant le bouton de sécurité, les gens résistent à cette logique de contrôle que la STIB (Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles) veut nous imposer.
La STIB veut bien évidement éviter l’utilisation inventive et répandue de cette faille dans leur dispositif. Pour cela, une alarme a été installée dans le but de décourager les fraudeurs.
Ce soir là comme tous les autres, la grisaille et la tristesse du métro reflète la fatigue des passagers qu’il transporte, sur le retour du travail ou de l’école. Les sourires sont rares et les visages semblent épuisés de toutes les obligations que cette journée entraînait avec elle.
Comme chaque jour, à ma sortie de la station, les portiques sont tous ouverts et l’alarme de sécurité retentit dans les couloirs souterrains.
Au moment ou je passe les portiques, j’aperçois une personne relativement âgée, accroupie au niveau du système de sécurité.
Agaçé du bruit que cette alarme fait, il prend les choses en main et décide de libérer la station de cet instrument de contrôle et de stigmatisation.
Armé d’une pince coupante, il jette des coups d’oeils autour de lui. Nos regards se croisent. Il semble gêné. Je lui souris et il reprend son activité. D’un geste, il coupe les câbles de l’alarme. Le silence tombe sur la station.
Finalement, un bien chouette fin de journée.