Voisinage solidaire

Des maisons vides, c’est pas ce qui manque. Nous, on avait besoin d’un lieu où habiter alors, cette maison qui nous plaisait bien, et ben, on s’y est installés.

On n’avait pas comme objectif de « faire du lien avec le quartier » comme c’est parfois le cas dans les maisons qui s’ouvrent. Mais le lien, il s’est fait tout de même, avec quelques unes des voisines et voisins. Et, au fil des semaines, ça a donné lieu à de simples et belles rencontres.

Après quelques mois, une affiche placardée à notre porte annonce la mauvaise nouvelle : Expulsion imminente !

 

La veille, les flics sont entrés dans la maison d’à côté pour prendre des photos de l’arrière de notre habitation et ainsi préparer leur plan d’action du lendemain. Afin d’éviter les barricades qui protégeaient portes et fenêtres côté rue, la décision semblait être de passer par le jardin des voisins pour nous déloger.

Mais c’était sans compter sur le fait que nos discussions avec ces mêmes voisins et l’explication de la situation les aient décidés à ne pas répondre ni ouvrir le lendemain à la police.

Au lieu de ça, c’est même avec beaucoup de complicité qu’on a pu s’échapper par chez eux, le moment venu.

Quant à ceux habitants de l’autre côté, ils nous ont proposé de nous réfugier, nous et nos affaires pour quelques jours dans leur maison.

 

De beaux élans de solidarités face à l’État qui réchauffent toujours les cœurs dans de pareils moments.

 

L’histoire ne le dit pas mais, il paraîtrait même que policiers et huissiers aient éprouvés quelques difficultés à nous éjecter…